Exceptionnellement, la date de publication de ce billet a été avancée, pour pouvoir explorer ensemble ce sujet plein de promesse : le VÉSICATOIRE.
Depuis que j’ai commencé à feuilleter ce livre, j’avoue que le chapitre « Application d’un vésicatoire » me fait de l’œil. (Oui, oh, eh, ça va, on est en confinement hein. A ce stade, c’est déjà inespéré que je ne passe pas mes journée en slip à regarder Buffy). Qu’est-ce qu’un vésicatoire ? Où l’appliquer ? Pourquoi ? Tant de questions.
Bonjour, et bienvenue dans ce tuto « Devenir une Femme Respectable™ ». Les « épisodes » précédents sont ici :
Depuis que j’ai commencé à feuilleter ce livre, j’avoue que le chapitre « Application d’un vésicatoire » me fait de l’œil. (Oui, oh, eh, ça va, on est en confinement hein. A ce stade, c’est déjà inespéré que je ne passe pas mes journée en slip à regarder Buffy). Qu’est-ce qu’un vésicatoire ? Où l’appliquer ? Pourquoi ? Tant de questions. (Que je ne me poserais pas si mon gouvernement, soucieux d’anticiper la pandémie mondiale, s’était sorti les doigts du cul au lieu d’organiser des municipales, désolée je m’égare. )
Si vous savez quant à vous ce qu’est un vésicatoire, ça ne va pas être passionnant. Pour ma part, je n’en ai pas la moindre idée et j’admets que cela entoure ce petit chapitre d’une aura de mystère irrésistible. (À laquelle, de nouveau, je résisterais cependant sans aucun problème si je pouvais sortir de chez moi mais on a dit qu’on ne s’égarait pas.) J’imagine quelque chose entre le masque de médecin moyenâgeux et la serviette périodique à l’ancienne.
(Ne me demandez pas sur quelle partie du corps cet équipement hybride pourrait se porter.)
Donc.
À quelques jours de là, Louise rentrait du marché, et, selon son habitude, allait d’un pas leste,
« Leste » comme « rapide », hein, pas comme « coquin », n’allez pas laisser entendre que Louise pourrait fréquenter LE CABARET (pour l’obsession de l’autrice sur LE CABARET, voir les épisodes précédents.)
saluant ses connaissances d’un signe de tête aimable, mais ne s’attardant à causer avec personne.
Voilà, c’est pas compliqué quand même, le social distancing.
Elle n’avait plus que quelques pas à faire, quand Mme Rose, sa voisine d’en face, l’aperçut et vint à elle, les yeux en pleurs.
Tout le monde vient voir Louise pour des ceci et des cela, si ça se trouve ce livre se déroule dans une réalité alternative où il n’y a pas de Coronavirus, où Buzyn a remporté les éléctions, et où Louise est Manager de Rue.
-Ah ! madame Raimbaud, ma petite Germaine est bien malade.
Je n’arrive pas à situer exactement la date de parution du livre (j’ai vu marqué « 6ème édition », mais pas de date), mais grâce à l’indice du prénom de cette petite fille, je peux désormais affirmer qu’il se déroule en 2018 dans le 11è arrondissement de Paris.
Elle a voulu jouer malgré moi dans le long corridor de la rue, vous savez, celui où il y a tant de courants d’air, et elle y a attrapé froid. À l’heure qu’il est, elle tousse à fendre l’âme.
C’EST LE CORONA, LE CORONA, ELLE A ATTRAPÉ LE RYTHME DE LA NUIT ELLE VA FINIR AU C A B A R E T
-Pauvre enfant, dit Louise. Ces corridors sont vraiment funestes,
Idée de série jeunesse : les différents types de couloirs et tous les dangers qu’y courent les enfants. Le Corridor Funeste. Le Couloir Maudit. La Coursive de la Mort. Le Cul-de-sac du Destin. La Venelle Fatale.
et l’on ne devrait jamais les tenir ouverts. Il serait peut-être bon d’appliquer un vésicatoire à votre fillette, mais il ne faut pas le faire sans l’autorisation du médecin. Appelez-le en toute hâte ; j’irai vous aider, s’il en est besoin.
Une heure après, la voisine sonnait à la porte de Louise.
(En toute hâte d’une heure après, donc. Elle doit être chez Bouygues Télécom.)
-Vous aviez raison, madame. le médecin a ordonné l’application d’un vésicatoire. Si vous étiez assez bonne pour venir, vous vous y connaissez mieux que moi.
Louise laissa l’ouvrage commencé et suivit Mme Rose. L’enfant toussait sans discontinuer.
-Il est temps, dit-elle.
Donc l’autre là elle est mode père Fourras, « Je Vois Le Futur et les Lignes du Temps n’ont plus de Secrets pour moi » mais moi je ne sais toujours pas ce que c’est qu’un ***ain de vésicatoire. Trop de suspense !
Et aussitôt, se faisant indiquer l’endroit où le médecin avait recommandé de poser le vésicatoire,
MAIS QU’EST-CE QUE C’EST MERDE
elle nettoya la place avec un peu d’eau boriquée, qu’elle avait eu la précaution d’apporter,
Ah oui alors Louise, c’est La Petite Chimiste. Depuis le début du bouquin elle fait des mélanges avec du plomb, de l’essence de térébenthine, de l’essence tout court, de l’eau sublimée, du sulfate de fer, de la potasse, de l’oïdium. Moi j’ai appris au tout début du coronavirus qu’il ne fallait pas mélanger la Javel, par exemple -mais pas la mélanger avec quoi, alors ça, aucune idée. Je ne sais pas si ça signifie qu’il faudrait rétablir l’enseignement ménager, ou que Louise a un passé d’éco-terroriste. (Ou que j’ai toujours été nulle en chimie… Non, c’est forcément une des deux autres possibilités. )
y appliqua le médicament,
Bon je craque, je vais regarder dans le lexique ce qu’est vraiment un vésicatoire.
…
« Médicament externe qui fait venir à la surface de la peau une vésicule, sorte de vessie, pleine de sérosité. «
Attendez, quoi ? Hein ? Comment tu nettoies les poumons en faisant une cloque avec de la peau et de la lymphe ? Quoi ? Hein ?
puis, s’adressant à la mère :
-Il n’y a pas d’autres soins à prendre pour le moment.
VRAIMENT ??! Dites voir j’espère bien que Louise fait pas gestionnaire de crise sanitaire quand elle a fini sa broderie.
Attendons la formation de l’ampoule : ce sera une affaire de huit à douze heures. L’enfant ne souffrira pour ainsi dire pas.
BAH TIENS.
Au bout de ce temps, je reviendrai.
En effet, elle revint, avant même qu’il eût été nécessaire de l’aller chercher.
J’AI ENVIE DE DIRE : TANT MIEUX.
La toux de l’enfant s’était calmée. Elle examina la poche d’eau et la trouva suffisamment pleine. Elle lava ses mains dans un peu d’eau phéniquée, prit une paire de ciseaux
QU’EST-CE QUE TU VAS FAIRE AVEC CA
qu’elle passa, pour les stériliser, dans la flamme d’une lampe à alcool, et pratiqua, dans la partie inférieure de l’ampoule, une ou deux incisions. Le liquide jaillit, et l’ampoule s’affaissa.
« Inférieure » est en italique dans le livre comme si ce qui comptait c’était d’entailler la cloque que tu avais toi-même occasionnée avec un irritant pour drainer les poumons (?) au bon endroit ; pas que tu as posé des produits chimiques irritants sur une gamine qui n’a rien demandé pour « drainer ses poumons ».
-vous lessiverez à part, dit-elle à Mme Rose, ce vieux linge où j’ai recueilli le liquide. Maintenant pansons la plaie.
OUI FAIS DONC CA.
(…) Vous voyez, ajouta-t-elle, que la petite n’a pas souffert. Elle s’est à peine aperçue de l’opération que nous lui avons faite.
MAIS BIEN SÛR.
NOTIONS A RETENIR
Que de soins, que d’attention il faut quand on assume la lourde charge d’éléver des enfants !
Une grande personne peut indiquer le siège de son mal, et en faciliter la guérison. Au contraire, il faut deviner le mail dont souffre les tout-petits. Le plus simple est donc
D’entailler au pif ?
de prévenir la maladie, en observant tous les soins d’hygiène et de propreté.
C’est tout ? Pas de petit proverbe avec des fleurs ? Pas de « enfant bien épluché, c’est la paix dans le foyer » ? « Cloque à point, sourire du matin » ?
C’était NUL. REMBOURSEZ.
3 réflexions sur « La Jeune ménagère – Le VÉSICATOIRE »
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